Georges Péri

Pr Georges Péri

Georges Péri est né à Alger le 27 août 1932. Dès sa conception il était porteur du gène stomatologique puisque son heureux papa Maurice Péri était titulaire de la chaire de Stomatologie d'Alger.
Dès son plus jeune âge il manifeste cette intrépidité que doit avoir tout chirurgien maxillo-facial mais c'est à l'âge de dix ans que se détermine sa vocation.
Il commence ses études de médecine à Alger en 1950, se marie en décembre 1956, la même année il est nommé Interne et se fait remarquer déjà par sa bonne humeur, son esprit carabin et son sens de l'art plastique. Il passe son CES de Stomatologie à Alger en 1959, CES qui était de 3 ans à l'époque. En 1961, il est Docteur en Médecine.

A la fin de la guerre d'Algérie il débarque en France le 27 juin 1962, à 30 ans, avec sa femme et ses trois enfants. Monsieur et Madame Péri auront leur quatrième fille plus tard.

A son arrivée en France, il lui reste encore sept mois d'internat à faire, qu'il va faire à la clinique de Stomatologie de la Salpétrière dirigée par le Professeur Michel Dechaume. Il est nommé chef de clinique assistant en octobre 1963 avec comme collègues Jean-Marie Vaillant, Francis Guilbert et Jean-Marc Soubiran. Après le Professeur Dechaume, c'est le Professeur Pierre Cernéa qui le prendra sous son aile protectrice.
A la Sapétrière, il fréquente les Professeurs Cohépé et Bouvet, Michel Benoît, Michel Grellet, entre autres.
Enfin il se rend régulièrement à Foch pour voir Paul Tessier, qu'il avait connu à Alger en 1961 lorsque ce dernier était venu faire des conférences sur la chirurgie de la base du crâne. Tout naturellement, il appliquera ses concepts en arrivant à Clermont-Ferrand.

Georges Péri avait une grosse expérience des traumatismes, notamment des traumatismes balistiques, expérience acquise comme interne en d'Algérie. En France il découvre la traumatologie routière et avec Jean-Marie Vaillant met au point l'ostéosynthèse corticale externe au fil d'acier, alors qu'auparavant ces ostéosynthèses étaient bicorticales.

Nommé maître de conférences agrégé au concours 1969, il prend ses fonctions à Clermont-Ferrand le 1er juin 1970 et très vite s'intègre aux coutumes auvergnates.

Son service d'hospitalisation étant situé juste à côté de celui de neuro-traumatologie, dirigé par Jacques Chabannes, il met en pratique les enseignements de Paul Tessier, et élabore, avec un de ses tous premiers élèves Jacques Fain, les principes de la prise en charge chirurgicale des traumatismes des confins cranio-faciaux.

S'appuyant sur les travaux de Guy Vanneuville, Professeur d'Anatomie, et de Jacques Jourde, un autre de ses élèves, il mit au point ses fameuses plaques en acier (les plaques de Péri), attelles modelables dans les trois plans de l'espace, pouvant être coupées à la longueur voulue.

Ces plaques furent une véritable révolution et furent utilisées jusqu'à la large diffusion des plaques en Titane. Outre la traumatologie, son deuxième centre d'intérêt était la prise en charge des fentes faciales. Il apprit beaucoup dans ses séjours dans les pays de l'Est, notamment auprès du Professeur Celesnik à Lubliana en Yougoslavie.

Son délicieux accent qu'il aime à cultiver, son insatiable curiosité, son bon sens légendaire, son éternel sourire et son humour proverbial, bien évidemment en sus de ses compétences et de sa vive intelligence lui valurent une reconnaissance locale, nationale et internationale. Ainsi, il a été, entre autres, président de la Société Française de Stomatologie et de Chirurgie Maxillo-faciale, président de l'Association Française des Chirurgiens Maxillo-faciaux, président de la Société Française de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique.
Il a organisé à Clermont un grand nombre de manifestations aussi bien nationales qu'internationales.

Ami fidèle, il a été un maître exigeant, paternel, toujours de bons conseils. Doté d'un solide humour il mettait tout de suite ses interlocuteurs à l'aise. Mais ses colères étaient homériques. On ne peut rendre hommage à Monsieur Péri, sans y associer son épouse, Janny, confidente, conseillère fidèle et discrète.

Avant de conclure, je le citerai : "Nous devons à notre père notre orientation : sa personnalité, son enthousiasme et sa ténacité nous ont fait comprendre et partager, dès l'adolescence, l'amour de son métier et tout naturellement ses exigences. Nous voulions suivre son exemple. Il nous a tracé le chemin, et aidé de ses conseils et de son expérience, veillant à ce que notre formation soit d'abord très générale." Patrick Goudot et moi-même, entre autres, avons eu la chance de le rencontrer, de suivre la même orientation et avons tenté de marcher dans les pas de notre Maître. J'espère que nous avons pu y parvenir.

Professeur Jean Michel MONDIE (AG de la SFSCMFCO du 20 septembre 2013)